Article de Margaux Bougasser, publié le 5 février 2020.
La Ville de
Saint-Germain-en-Laye développe ses actions pour renforcer l’accessibilité de
ses services. Cette année, elle reconduit son dispositif d’accessibilité
auditif grâce à une convention avec Souffleurs d’images pour le Théâtre
Alexandre-Dumas.
Saint-Germain-en-Laye
continue de renforcer l’accessibilité à la culture pour tous. Depuis le mois de
novembre, la Ville a conventionné avec l’association Centre de recherche
théâtre handicap (CRTH) pour le théâtre Alexandre-Dumas et l’espace
Paul-et-André-Vera. L’objectif est de proposer aux personnes aveugles et
malvoyantes d’accéder, quand elles le souhaitent, à l’événement culturel de
leur choix. « C’est un dispositif assez simple voté en conseil
municipal. Nous ne sommes pas partis d’un besoin, c’est dans le cadre de
l’égalité et de l’accès à la culture pour tous. Petit à petit nous allons
développer l’accès à la culture pour n’importe quel handicap», indique Laurence
Navarre, chargée de mission accessibilité handicap à Saint-Germain-en-Laye.
Pour ce faire,
la commune a fait appel au service des Souffleurs d’images qui développe une
médiation humaine et personnalisée. Un souffleur bénévole, lui-même étudiant en
art ou artiste, décrit et souffle à l’oreille du spectateur aveugle ou
malvoyant, les éléments qui lui sont invisibles le temps d’un spectacle ou
d’une exposition.
« C’est
le CRTH qui a créé ce dispositif. Nous avons une pédagogie pour chaque type de
personnes. Le service Souffleurs place le malvoyant au centre de la
culture », assure Catherine Mangin, responsable du service
Souffleurs d’images. La personne atteinte d’un handicap réserve sa place au
tarif en vigueur dans le lieu, de préférence 15 jours avant, en précisant
qu’elle sera accompagnée d’un souffleur d’images. Le lieu réserve une place
gracieusement au souffleur.
Le service
souffleurs d’images est désormais disponible au théâtre Alexandre-Dumas et à
l’espace Paul-et-André-de-Vera.
Description
instantanée et transmission
Il suffit
ensuite de demander un souffleur d’images auprès du service en précisant le nom
du spectacle ou de l’exposition, la date et l’horaire. « Un
souffleur d’images appelle la personne au minimum trois jours avant la date de
l’événement pour prendre rendez-vous avec elle. Elle le rejoint ensuite au
point de rendez-vous et profite avec lui du spectacle ou de
l’exposition », précise Catherine Mangin
Chaque bénévole
suit une formation, où ils apprennent les bases du guidage et les techniques du
soufflage. « Leur connaissance en art est essentielle. Ils
n’apprennent pas toutes les œuvres par cœur, c’est uniquement de la description
instantanée, rien n’est préparé. Il n’y a pas de cahier des charges défini. Chaque
souffleur s’adapte aux besoins de la personne. C’est elle qui choisit ce
qu’elle veut qu’on lui souffle. Ça peut être les costumes ou une situation
comique, explique la responsable du service Souffleurs. Il faut être assez
factuel. Les souffleurs ne vont pas voir les œuvres avant pour ne pas avoir d’a
priori. L’idée c’est d’être dans la transmission pure. À la fin du spectacle,
ils peuvent échanger entre eux sur leur ressenti. »
« Un
souffle proche de l’oreille »
Lors de
représentations culturelles, les souffleurs sont équipés de badges afin d’être
reconnaissables auprès des organisateurs et des spectateurs. « Ils
modulent vraiment leur voix, c’est un souffle très proche de l’oreille. Ils
soufflent uniquement durant les temps où il n’y a pas de voix ou de
sons », précise Catherine Mangin.
Les bénévoles
peuvent également s’adonner au toucher si la personne le souhaite.
« C’est une aide à la scénographie afin de montrer des informations
supplémentaires. Il y a une description orale avec un dessin tactile dans la
paume de la main », indique la responsable du service Souffleurs.
Actuellement,
l’association compte 60 souffleurs d’images actifs par saison et plus de 260
demandes dans une centaine de lieux différents partout en France. Une
présentation publique du service et de son fonctionnement aura lieu le
7 février à partir de 11 h au Théâtre Alexandre-Dumas.
« Nous allons présenter le dispositif et les formations spécifiques
pour devenir bénévole à Saint-Germain-en-Laye. On aimerait recruter des personnes
du secteur, comme par exemple des étudiants. C’est plus simple de les
mobiliser », espère Laurence Navarre.
Une formation gratuite sera également proposée à 14 h au rez-de-chaussée du centre administratif, 86-88, rue Léon-Désoyer, aux étudiants en art, artistes, spectateurs ou visiteurs aguerris de lieux culturels. Ils apprendront les bases du guidage et les techniques de soufflage. « C’est important de rencontrer les équipes locales », termine Catherine Mangin.