Avec son service “Souffleurs d’Images” lancé en 2009, le CRTH donne la possibilité aux personnes aveugles et malvoyantes d’être accompagnées au théâtre quand elles le souhaitent. Le service “Souffleurs d’Images” résulte d’un partenariat qui a été signé pour la première fois cette année entre l’équipe de l’association Avignon Festival & Compagnies, en charge du off et le Centre recherche théâtre handicap (CRTH). “Le concept permet à des étudiants en art ou des artistes bénévoles de souffler et décrire en direct durant la pièce les éléments qui sont invisibles à la personne déficiente visuelle” explique Catherine Mangin, responsable du service.
La paume de la main en guise de plateau
En amont, les souffleurs reçoivent une mini-formation pour apprendre à décrire une pièce en chuchotant mais aussi en touchant la paume de la main. “La paume de la main reprend le plateau, poursuit Emilie Bougouin, directrice du CRTH. Le souffleur soit y indiquer les mouvements des personnages, leurs positions sur scène mais aussi décrire les personnages, le décor etc. En préambule du Festival, nous avons animé quatre formations dans le cadre du partenariat avec AF&C.”
“Vivre le théâtre d’une façon différente”
Afin que le “soufflage” soit le plus pertinent possible, le souffleur doit se renseigner sur le spectacle en question et rencontrer au préalable la personne afin de s’adapter à ses besoins. ” C’est une expérience magique car on vit le théâtre d’une façon différente, souligne Magali Lesueur, chorégraphe, souffleuse spécialisée dans les spectacles de danse. Assurément, c’est du sport pour le souffleur car il faut mettre des images sur les mouvements, mais c’est aussi très enrichissant et émouvant dans la relation que l’on crée avec la personne.”
Pour cette première au Festival d’Avignon, le service a déjà été utilisé par une cinquantaine de personnes. Un service qui fait sens donc, et une belle façon de sensibiliser les étudiants, futurs professionnels de l’art et de la culture aux questions de l’accessibilité et du handicap tout en permettant aux personnes déficientes visuelles d’accéder à l’intégralité des œuvres présentées durant le Festival.
Par Nicolas François, article publié le 27 juillet 2019 dans le journal Vaucluse.